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Le peuple de la Mer

Anchor 31032017

J'étais coincé, mais mon scaphandre venait de passer en mode pirate. Il s'approcha, mais les accessoires du scaphandre, qui étaient à présent opérationnels, eurent tôt fait de l'éloigner de moi.

J'ordonnais l'utilisation de la perceuse ; une vis en acier sortit de mon bras droit, se releva et un petit moteur s'actionna, entraînant ainsi la vis, qui perça la roche.

Quelques secondes plus tard, la roche granitique céda, entraînant dans sa chute les autres blocs.

Je pus me libérer et reprendre le mode habituel du scaphandre.

- Ca va, Carl ?

- Oui, ne t'inquiète. Je remontes.

J'enclenchais les turbines, placées dans mes souliers de marche ; je fus lentement propulsé hors du sol océanique. Mes mains, gantées de palmes, s'agitèrent, ce qui me permis d'accélérer ma remontée.

- Albert, prépare les cartes sous-marines, nous allons avoir du travail.

- Bien, Carl.

J'arrivais enfin à la surface. Mon casque s'ouvrit, et je pus inspirer une grande bouffée d'air frais. Le ciel était maintenant chargé de nuages gris, avec çà et là des zones noires teintées d'un vert émeraude.

Une fois remonté, je me dirigeais vers le bureau de commandement principal. Notre bateau continuait son périple et mis le cap sur le Canular, le fleuve le plus long et le plus impétueux de la grande Erret.

- Capitaine Carl, voici les cartes que vous avez demandé, dit une des cinq stagiaires en cartographie.

- Merci Valentine. lui dis-je, non sans l'inspecter de haut en bas.

- Carl, on peut y aller ?

- Oui, bien sûr, Albert. Ce que j'ai vu tout à l'heure au fond est tout à fait extraordinaire. En analysant une portion de cinq cent mètres de part et d'autres de la faille, j'ai découvert que des galeries ont été creusée depuis cette faille. Je n'ai aucune idée précise du nombre de ces galeries mais j'en ai dénombré 200 sur trente mètres.

- As-tu vu d'autres éléments intéressants ? Des traces de vies ?

- J'ai emprunté un de ses galeries mais la pente était très friable et j'ai glissé. J'ai atteint un niveau stable mais des roches se sont déversées sur moi et je n'ai pas eu le temps d'inspecter les lieux. Il faudra utiliser le bathyfureteur.

- C'est plus sûr, effectivement.

Les analyses radar permirent de peaufiner la carte sous-marine de la Vatar.

Le lendemain, la traversée du fleuve se fit sans encombres. Le bateau scientifique arriva à destination au coucher du soleil.

- Larguons les amarres !

- Très drôle, capitaine, dit Albert en passant sa main sur ses favoris

Le bateau prit la direction de l'écluse. Le bateau s'arrêta net dessus. Alors qu'un des agents de surveillance appuyait sur le bouton de descente de l'écluse, un message lui vint par radio.

- Dale, arrête tout, on me signale une immense vague déferlant sur le fleuve. Dépêche-toi, car elle va très vite.

- Quoi ? fit l'agent en tournant la tête vers le fleuve.

Ce fut les dernières paroles de Dale. Le bateau fut emporté par la puissance du fleuve, qui déborda des berges sauvages et inonda des milliers d'hectares de champs d'algues vertes.

Pendant ce temps, Carl et Albert, revenus à eux, se levèrent et constatèrent avec effroi que le bateau, face à eux, étaient détruit. Ils avaient été éjectés de la salle de commande.

- Qu'allons-nous faire, capitaine ? 

- Rechercher les autres et les cartes sous-marines. 

Après quelques heures d'intenses recherches, tout l'équipage fut retrouvé. 

- Valentine, pensez-vous que votre père pourrait nous héberger chez lui ?

- Bien sûr, mais je dois l'appeler. 

Cinq minutes plus tard, un hélicoptère de l'armée vint les secourir. 

- Capitaine Carl, vous me dites que vous avez inspecté ces galeries. Comme par hasard, une vague s'abat sur la mer et fait déborder le fleuve. Je n'aime pas les coïncidences mais là, je doute que le hasard y soit pour quelque chose.

- C'est pour ça que nous devons y retourner. 

L.P.

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